Bibliothèques et livres auto-édités

Bonjour,

L’auto-édition de livres par leurs auteurs devient de plus en plus courante, voir par exemple l’accord de 2009 entre Hachette et Lightning Source (numéro 1 de l’impression à la demande).

J’aimerais savoir comment les bibliothèques traitent ces livres : en les ignorant ou en se les procurant (si intéressant bien sûr) ? Si l’on veut se procurer un livre auto-édité pour une bibliothèque, comment faire ? Est-ce que le livre doit figurer dans une base de données, telles Electre ou Dilicom, ou y a-t-il une autre possibilité, par exemple à travers un grossiste tel Ingram ?

Merci d’avance, Georges London

Je n'ai jamais vu de livres auto-édités en bibliothèque, mais c'est une bonne question. Normalement tout livre édité doit faire l'objet d'un dépôt légal à la BnF, en principe ces livres, s'ils sont réellement édités (s'ils bénéficient d'un numéro ISBN) sont conservés à la BnF.
Je pense que pour qu'une bibliothèque achète un livre auto-édité, il faut premièrement que ça émerge d'une suggestion d'achat d'un lecteur, et deuxièmement que le livre présente un réel intérêt qui s'inscrive dans la politique documentaire de l'établissement. J'imagine que ça peut être le cas pour des livres très spécifiques qui apportent une documentation intéressante sur une localité par exemple. Je ne pense pas que les bibliothèques achètent des ouvrages littéraires (fiction/poésie/théâtre/bd...) qui n'ont pas fait l'objet d'un travail et d'une sélection d'un éditeur professionnel, ça serait un peu la porte ouverte au copinage...

Delphine:

Merci pour vos commentaires.

Un livre auto-édité n’a aucune difficulté pour obtenir un ISBN (gratuit en France), puis déposer 2 exemplaires (je crois) à la BnF. De plus, l’auteur peut se donner un nom d’éditeur, donc rien ne distingue ce livre d’un livre passant par une maison d’édition traditionnelle.

Je suis d’accord avec vous que l’intérêt pour une bibliothèque est plutôt dans le domaine de la non-fiction. Par exemple, je peux imaginer qu’une bibliothèque spécialisée dans l’Asie soit intéressée par un livre sur la cuisine chinoise ou thaï …, auto-édité ou pas.

Le problème pour l’auto-éditeur est de se faire connaître, d’où ma question concernant les bases de données Electre ou Dilicom. Comment font les bibliothèques pour passer leurs commandes ?

Merci d'avance, Georges London

Il y a peut-être aussi la possibilité de passer par un diffuseur qui s'occupe de présenter les petites maisons d'édition à certaines bibliothèques.

delphine a écrit:

Je ne pense pas que les bibliothèques achètent des ouvrages littéraires (fiction/poésie/théâtre/bd...) qui n'ont pas fait l'objet d'un travail et d'une sélection d'un éditeur professionnel, ça serait un peu la porte ouverte au copinage...

Je me suis souvent posé la question des écrits amateurs en bibliothèque.

Avec l'apparition d'outils numériques, comme les blogs de bibliothécaires, n'y aurait-il pas moyens que ces agents, prescrivent également des productions qui ne sont pas passées par la chaîne éditoriale classique ?
Le bibliothécaire connaît les domaines éditoriaux et est capable de discriminer, non ?
Ce qui est aussi, enfin de compte son rôle, quant à faire émerger et diffuser des contenus méconnus des publics.

Certes, mais comme il y a déjà une surproduction éditoriale pour ce qui concerne le livre, je ne suis pas sûre que les bibliothécaires aient le temps et l'énergie pour explorer les milliers de livres auto-édités qui circulent sur le web. Les éditeurs sont considérés comme un premier filtre et les bibliothécaire font leur choix à l'intérieur de cet ensemble qui est quand même assez vaste.
Après je suis d'accord sur le fait que les bibliothécaire, quand ils en ont connaissance, doivent valoriser ce qui se fait hors des circuits traditionnels et qui est souvent qui plus est gratuit sur Internet. Beaucoup de bibliothèques proposent déjà des conseils de sites et de blogs (cuisine, BD, etc...)