Bonjour les gens!
Si je viens me présenter aujourd'hui, c'est que j'ai besoin d'aide. Je ne sais pas à quel point ce forum est actif (j'ai vu certains sujets datés de 2012), mais j'espère que nombre d'entre vous pourront me donner leurs avis et conseils.
Voilà, j'ai 25 ans et j'ai un master en neurosciences, comportement et cognition.
Non je me suis pas trompée de forum, je vous assure. Attention, les explications vont être longues, parce qu'au fond, je n'ai le courage d'en parler que sur Internet.
J'étais bien partie pour continuer en thèse (dans l'idée vague de devenir enseignant-chercheur en zoologie) quand j'ai eu une sorte de crise de vie. Et oui, je suis arrivée à cet âge où l'on remet tout en question. Après certains coups durs que je ne vais pas évoquer, cela vous ferait plus bailler qu'autre chose, j'ai réfléchis à ma position quant à ma vie, mes rêves, la réalité, et ce que serait mon futur. Bref, j'ai fait une crise de la quarantaine avant l'heure.
Certains ont cette "crise", ou plutôt cette prise de conscience, lors de l'adolescence. Contrairement à ce que l'on peut penser, ils sont peu. D'autres l'ont sur le tard. D'autres encore l'ont au moment de la retraite, lorsqu'ils font un bilan de leur vie. De plus en plus l'ont à mon âge, lorsque l'on va rentrer dans le monde du travail.
L'avantage à mon âge, c'est que l'on peut encore changer sa voie. Le désavantage, c'est que c'est difficile, d'autant plus difficile, qu'on n'a pas de soutien financier.
Pour en revenir à moi (car sa ma présentation que diantre!), j'ai toujours été très logique. La "bonne élève", et je n'ai pratiquement jamais dévié du plan initial. En cas de déviation de toute façon, mes plans A avaient des plans B bien huilés et mes plans B avaient des plans C cachés au tournant. Je voulais devenir vétérinaire, j'ai suivi mon chemin et je me suis finalement retrouvée à "vouloir" devenir zoologiste.
Cela fait pourtant des années que je me mens à moi-même, me persuadant de travailler dans une voie qui me plaisait car elle avait un certain statut social qui me convenait. J'admire la science. C'est l'une des carrières les plus nobles au monde pour moi. On gagne peu, on a des horaires absurdes (surtout en zoologie où les animaux commandent aux horaires, même en vacances) et surtout l'on travaille pour "l'humanité". Cela peut paraître absurde pour les autres filières, mais quand on est en science (publique j'entends évidemment), on en est conscient de ce partage scientifique mondial. Et on en est très fier mine de rien.
Sauf que j'aime pas les sciences.
Je crois qu'il m'a fallu près de 15 ans pour me l'avouer. J'aime les conclusions scientifiques bien entendu. J'aime le progrès qu'elle apporte sur le monde. J'aime le moment où l'on découvre les résultats et où l'on fait des hypothèses sur ce qu'il se passe réellement. Mais je n'aime pas me faire juger constamment par mes propres pairs. Je n'aime pas me retrouver dans le flou sans savoir quoi faire, ce qui correspond à 70% du temps d'un chercheur. Je n'aime pas les maths, ni la physique, ni même la chimie. Pas à mon niveau. Et pourtant, même en biologie on a besoin d'être bon partout pour comprendre ce que l'on fait. Enfin bref, il y a bcp de choses que je n'aime pas dans le métier de chercheur, et je ne suis pas prête à y consacrer ma vie.
Par contre, j'ai toujours gardé un rêve de côté pour "quand j'aurais le temps". On a tous des "quand j'aurais le temps". On les prévoit pour "après les enfants", "à la retraite" ou encore mieux, ils restent des "quand j'aurais le temps" indéfinis. Le mien, c'était d'écrire des livres. J'ai toujours eu des histoires pleins la tête, mais cela m'a toujours semblé être un métier bien précaire pour avoir une famille et des enfants à élever à l'abri du besoin. Sauf que voilà, aujourd'hui je n'ai pas de famille, je me demande un jour si j'aurais des enfants et mon "quand j'aurais le temps" a pris de nombreuses années au compteur depuis le temps où il est apparu. Je comptais d'abord m'y consacrer, en parallèle d'un "vrai" travail, lorsque j'aurais la trentaine. Puis je l'ai repoussé à la quarantaine. Puis j'ai regardé ma mère qui a toujours voulu écrire et qui n'a jamais repris le crayon alors qu'elle a plus de 60 ans aujourd'hui.
J'ai enfin compris que c'était idiot de vivre ainsi. Attention, je ne dénigre pas les gens qui préfèrent s'occuper de leur famille. Si j'en avais une, c'est ce que je ferai. Mais j'en ai pas, alors qu'est-ce qui me retient?
Je me rends tout de même compte que le statut du métier n'a pas changé. Le premier "salaire" pourrait ne jamais arriver. Mais cela m'a quand même fait réfléchir sur ce que je voulais faire de ma vie.
Il y a un type, un scientifique, dont j'ai entendu une citation une fois, en cours évidemment. Ce n'était pas une citation importante, mais elle a changé ma vie en quelque sorte, parce que je n'arrive pas à l'oublier.
Alors je n'ai malheureusement pas les mots exacts mais en voici le sens: "Regardez ce dont vous ne pouvez vous empêcher de parler, c'est là votre vraie passion, c'est là le métier que vous devriez faire."
Le pauvre bougre parlait de la fois où il avait changé de discipline entre une sous-discipline de la microbiologie et une autre sous-discipline de la microbiologie. Moi j'ai pâli parce que je ne parlais que d'histoires, jamais de sciences. Les sciences m'ennuyaient.
Je choisis donc aujourd'hui de changer de voie. Pour la première fois de ma vie. Il est bien tard, mais il le faut. Seulement je ne sais ni comment faire, ni à qui m'adresser, ni quel en sera le résultat. Je zieute le métier d'éditeur maintenant, en sciences-fiction/fantastique. Parce qu'au fond, je trouve ça super ce qu'ils font. Il n'y a rien d'autre à dire: ça me plaît. Mais j'ai vraiment besoin de conseils. J'envoie des messages à tous les éditeurs que je peux trouver évidemment (je suis un atelier de pôle-emploi intitulé "enquête métier"), mais je n'ai pas vraiment de poids pour exiger une aide de leur part ^^ Certains m'accordent un peu de temps quand ils en ont pour me donner des conseils, m'enfin, les résultats restent maigres. Je peux retourner en formation, mais je suis incapable de reprendre des études longues au jour d'aujourd'hui (et aux jours futurs, soyons sérieux je me connais). Rendez-vous compte que j'ai déjà derrière moi un DUT, une Licence et un Master (+ une classe préparatoire). Il me faudrait trouver une formation de 2 ans GRAND maximum ou une formation en alternance.
Ah et bien sûr, il existe également les métiers de l'édition en Sciences, que je préférerais éviter mais qui pourraient être un tremplin pour me permettre de rejoindre l'édition littéraire...
Comme vous le voyez, c'est la galère. J'en appelle à vos avis et conseils pour m'aider dans ma quête.
Voilà.